mercredi 21 septembre 2011

Jean Charest: ça suffit!

Samedi le 24 septembre 2011, je participerai à une manifestation devant les bureaux du premier ministre Jean Charest à Montréal. J'y exprimerai mon indignation devant ce qui est maintenant une évidence: le monde de la construction est infiltré jusqu'à la moelle par le crime organisé. Le ministère des Transports est tout sauf indépendant et il est ni plus ni moins à la merci d'influences indues. On connaissait depuis un moment cette réalité, surtout depuis la série de reportages menées par deux journalistes de Radio-Canada: Marie-Maude Denis et Alain Gravel. Mais le récent rapport déposé par Jacques Duscheneau et l'Unité anticollusion (UAC) vient de confirmer nos pires appréhensions. On ne peut rester indifférent devant une telle situation.

Je serai de ceux qui réclameront la démission pure et simple de Jean Charest, car je crois qu'il a perdu toute légitimité aux yeux de la population. Non seulement il refuse de tenir une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction - ce que la plupart réclame - mais sa réaction initiale au rapport Duscheneau est scandaleuse. Il a affirmé ne pas avoir lu le rapport et considéré que les conclusions de l'UAC ne sont que des allégations! Comment affirmer d'une part que le rapport est un tissu d'allégations, lorsque d'autre part on soutient ne pas l'avoir lu? Pire, comment peut-on sérieusement affirmer ne pas avoir lu ce rapport, alors que c'est Jean Charest lui-même qui mis sur pied l'UAC? Pour un chef de gouvernement, cette réaction improvisée, voire méprisante, est carrément inacceptable.

Je ne vous demande pas d'aller vous aussi réclamer la démission de Jean Charest, mais je crois qu'il est impératif de manifester ensemble pour exiger plus de transparence dans nos institutions publiques. Dites-vous bien que les dépassements de coûts dans les projets du ministère des Transports ont atteint 83 millions de dollars, seulement entre mai 2010 et juin 2011! Sur plusieurs années, ce sont des milliards de dollars qui se perdent en raison des gonflements de facture suspects.

Rafraîchissons notre mémoire

Pour vous convaincre qu'il est temps pour M.Charest de partir - du moins aux prochaines élections - je tiens à vous rappeler certains événements qui ont fait du gouvernement Charest un des pires que le Québec ait connu depuis longtemps (Duplessis?). N'hésitez-pas à me faire des commentaires pour ajouter des exemples à cette liste incomplète.

- 1. Les PPP: Jean Charest et le Parti libéral du Québec ont pris le pouvoir en 2003 en promettant un immense effort de "réingénérie de l'État". Cela impliquait un recours plus important aux PPP (partenariats public-privé) pour la mise sur pied de grands projets d'infrastructures. Une des conséquences néfastes de cette réorientation, c'est que les appels d'offres pour l'obtention de contrats sont maintenant rédigés par des firmes privées. Dans le domaine des transports, ce sont donc des firmes privées d'ingénieries qui rédigent les appels d'offres pour le gouvernement. Non seulement cela rend-t-il les contrôles plus difficiles, mais le Ministère des transports manque cruellement d'ingénieurs à l'heure actuelle, ceux-ci étant passés du côté de l'entreprise privée.

- 2. L'affaire Tomassi: En mai 2010, le ministre de la Famille Tony Tomassi est démis de ses fonctions, car il avait utilisé une carte de crédit appartenant à une entreprise privée (BCIA), alors qu'il était député. M. Tomassi a aussi offert des contrats de rénovation de garderies subventionnées à l'entreprise Genco, dirigée par son père.

- 3. L'affaire Whissel: En 2009, le ministre du Travail David Whissel démissionne, car des contrats du gouvernement ont été attribués sans appels d'offres à ABC-Rive-Nord, une entreprise dans laquelle il détient des actifs (et située dans sa circonscription).

- 4. Le dossier des gaz de schiste: Alors qu'on souligne l'influence indue des firmes d'ingénieries privées et du crime organisé dans l'octroi de contrats de construction, le gouvernement Charest n'a pas hésité à confier l'évaluation environnementale stratégique sur les gaz de schiste à la firme privée Genivar. Une sérieuse apparence de conflits d'intérêts.

- 5. Le salaire additionnel du premier ministre : Jusqu'à dernièrement, le premier ministre recevait un salaire supplémentaire de 75 000$ versé par le PLQ. Lorsqu'un rapport soulève des doutes sur le financement des partis politiques, on peut sérieusement se demander d'où provenait cette somme additionnelle.

- 6. Le groupe Axor: En août 2010, la société de génie-conseil Axor a reconnu avoir utilisé des prête-noms pour financer illégalement des partis politiques. C'est le PLQ qui a reçu le plus gros montant d'argent de la part d'Axor, avec 113 500$.

- 7. La commission Bastarache: Même si le commissaire Bastarache a blanchi Jean Charest devant les accusations d'ingérence de M. Bellemare (ancien ministre de la Justice) dans le processus de nomination des juges, on sait dorénavant que ce processus manque de transparence et qu'il est perméable aux "interventions et aux influences de toutes sortes" (extrait du rapport Bastarache).

- 8. Charest exige que ses ministres récoltent au moins 100 000$ chacun par année: Ce n'est pas illégal en soi, mais cela soulève de nombreuses questions éthiques, car cela force pratiquement les ministres à entretenir des liens étroits avec les "bailleurs de fonds".

Spontanément, voilà donc les raisons pour lesquelles je crois qu'il est temps que Charest et le Parti libéral quittent le pouvoir. La liste aurait pu être longue, beaucoup plus longue.....Mais si ces raisons ne sont pas suffisantes pour nous faire sortir en grand nombre dans la rue, je ne vois sérieusement pas ce qui pourrait le faire.

Allez, à samedi!





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