mardi 13 septembre 2011

Djokovic le gentleman


Wow! Si vous avez regardé la finale masculine du US Open hier soir, vous avez eu droit à un spectacle époustouflant. L'affrontement entre le no1 mondial, Novak Djokovic, et le no2, Rafael Nadal était ni plus ni moins une lutte de titans. D'un côté, le Serbe qui n'avait connu que deux défaites cette saison et remporté neuf championnats, dont deux Grands Chelems. De l'autre, le Majorquin qui a déjà dix titres de Grands Chelems en poche, et champion en titre du US Open.

C'est finalement le Serbe qui l'a emporté, assez facilement au demeurant. Et je me réjouissais de le voir confirmer qu'il est no1 mondial pour y rester! Oh bien sûr, ce n'est pas tout de suite qu'il fera oublier les exploits incomparables du Suisse Roger Federer au cours des dernières années, mais l'attitude et le charisme de Djokovic en font un ambassadeur hors pair pour le merveilleux sport qu'est le tennis.

Djokovic est un vrai gentleman. De façon générale, il n'est pas rare de le voir applaudir un beau coup de l'adversaire et ce, en plein match. Il est un joueur doté d'un sens de l'humour incomparable, rappelez-vous par exemple ses imitation d'autres joueurs, comme Rafael Nadal ou Maria Sharapova. Par ailleurs, rarement verrez-vous Novak Djokovic invectiver un arbitre qui a pris une décision douteuse. Quoi de plus détestable qu'un joueur ou une joueuse comme Serena Williams, reconnue pour être d'une impolitesse rare envers les arbitres?

Au cours du tournoi du US Open qu'il vient de remporter, Djokovic est demeuré poli et courtois envers une foule qui n'était généralement pas derrière lui. C'est bien connu, le public new-yorkais est tout sauf discipliné lors d'un match de tennis. Pourtant, Novak Djokovic s'est présenté hier sur le court central affublé d'une casquette des pompiers de New-York, en hommage à leur travail courageux lors des attentats du 11 septembre 2001.

En plus d'être un modèle sportif inspirant, Djokovic est devenu un ambassadeur extraordinaire pour un pays dont l'image a été ternie sur la scène internationale dans les dernières années. Pour plusieurs, la Serbie évoque en effet le massacre de Srebenica. Durant la guerre de Bosnie (1992-1995), le général serbe Ratko Mladic et ses troupes ont exterminé des milliers d'hommes bosniaques et musulmans, une opération que le Tribunal pénal international (TPI) a qualifiée de génocide.


Au lendemain de sa victoire à Wimbledon en juillet dernier (face à Nadal, encore une fois!), Novak Djokovic a reçu un accueil triomphant à Belgrade, où 100 000 personnes s'étaient rassemblées devant le Parlement. Le président actuel de la Serbie, Boris Tadic, a affirmé qu'il avait presque rendu l'âme en regardant son compatriote jouer. Le cas échéant, ses fonctions auraient été confiées au tennisman... Il blaguait bien sûr.

Heureusement, car Djokovic n'a pas sa place en politique. Mais s'il peut servir de modèle d'esprit sportif aux plus jeunes, et redonner une image plus positive de la Serbie - sans pour autant en faire oublier les atrocités- il aura accompli un autre exploit grandiose.



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