Vous y étiez fort probablement, car ce sont environ 75 000 personnes qui se sont massées comme des sardines hier soir sur la Place des Festivals, pour voir le groupe montréalais Arcade Fire en spectacle gratuit. Si vous n'y étiez pas, vous avez malheureusement manqué une performance musicale mémorable.
D'abord la première partie du spectacle était assurée par Karkwa, qui a su réchauffer la foule de manière exemplaire, avec des pièces comme Le Pyromane, Le Compteur ou encore L'Acouphène. Style musical plus introspectif qu'Arcade Fire, Karkwa nous a fait examiner les profondeurs de notre âme, pour lentement nous préparer à l'explosion qui allait survenir.
Car explosion il y a bel et bien eue. Arcade Fire a débuté la soirée avec la chanson Ready to Start, tirée de son plus récent album The Suburbs. Les jeux d'éclairages étaient magnifiques. Les images projetées sur écran géant intrigantes, stimulantes et virevoltantes. Quant au son, il était digne des plus grands spectacles rock. Décidément, on y avait mis toute la gomme. En fait, c'est un million de dollars que les organisateurs - Pop Montréal - ont dû débourser pour financer l'événement.
La plupart des tubes du groupe ont été joués: Neighborhood #1 (Tunnels), Neighborhood # 3 (Power Out), The Suburbs, Keep The Car Running, Rococo, Empty Rooms.... Arcade Fire en a aussi profité pour se porter à la défense d'une cause qui lui tient à coeur, soit la construction d'hôpitaux en Haïti. Le groupe a donc joué la chanson Haïti et il en a aussi profité pour faire monter sur scène un médecin et anthropologue américain du nom de Paul Farmer. Méconnu, celui-ci lutte depuis vingt-cinq contre les maladies infectieuses en Haïti et il y gère plusieurs hôpitaux. Un de ses livres intitulé "Mountains beyond Mountains" vient d'être traduit en français et Régine Chassagne (elle-même d'origine haïtienne) en a profité pour en faire la promotion.
C'est tout à l'honneur d'Arcade Fire d'avoir ramené à notre esprit la situation dramatique qui prévaut encore en Haïti. On a tendance à l'oublier, mais le pays n'a toujours pas de gouvernement officiel et ce, plusieurs mois après l'élection du président Michel Martelly. Depuis le séisme de 2010, 600 000 personnes vivent encore sous des tentes et la capitale de Port-au-Prince croule toujours sous des décombres et des ordures. Bref, il reste un travail colossal à accomplir.
La seule déception de la soirée, c'est que ma chanson préférée, Oldflames, n'a pas été interprétée, mais je pardonne cent fois au groupe. Hier, Arcade Fire a fait à des milliers de Montréalais - et d'Haïtiens - un cadeau inoubliable.
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