Je n'ai pas voté pour le NPD aux dernières élections. Je suis de ceux qui expriment de nombreuses réticences vis-à-vis ce parti, car son histoire démontre qu'il a souvent contribué à faire reculer les intérêts politiques du Québec. Toutefois, je suis un éternel optimiste et je veux bien laisser la chance au NPD de me prouver que j'ai tort dans son rôle d'opposition officielle.
Mais à ceux qui ont voté pour le NPD aux dernières élections fédérales, je vous demande de grâce de vous procurer la carte de membre du parti. Pourquoi? Car elle seule vous permettra de participer à l'élection du nouveau chef de la formation. Pour le moment, le NPD ne compte que 3000 membres au Québec, soit environ 5% de l'effectif national! Pour élire son chef, l'organisation du NPD a privilégié la méthode "un membre, un vote".
Deux raisons importantes expliquent cette faiblesse du membership néodémocrate au Québec. D'abord, une vingtaine d'associations de circonscription (sur 59) sont plus ou moins actives, car leurs organisateurs ont peu d'expérience en politique.
Ensuite, il n'y a pas de NPD provincial au Québec. Dans les autres provinces canadiennes, si vous êtes membre du NPD provincial, vous devenez automatiquement membre du NPD fédéral.
Une situation paradoxale
Le principal paradoxe, c'est que le candidat du Québec Thomas Mulcair est le préféré des électeurs néodémocrates en ce moment (selon un sondage Léger/Marketing publié dans Le Devoir de ce matin), mais ses chances d'accéder à la chefferie sont faibles, car Mulcair a très peu d'appuis parmi les membres du parti hors-Québec. À l'heure actuelle, c'est probablement Brian Topp qui remporterait la course. Je n'ai rien contre Brian Topp - il est parfaitement bilingue et connaît bien le Québec - mais je m'inquiète de voir que l'influence des Québécois dans une décision si importante risque d'être réduite à une peau de chagrin.
L'autre paradoxe, plus fondamental celui-là, tient au fait que l'attrait qu'exerce aujourd'hui la souveraineté du Québec sur les électeurs est pratiquement nul. Pourtant, le Québec n'a jamais été aussi absent de la scène politique fédérale qu'à l'heure actuelle! Dois-je vous rappeler que le Québec n'a que cinq députés conservateurs à Ottawa? Par ailleurs, la récente nomination d'Angelo Persichilli au poste de directeur des communications du cabinet Harper est un exemple parmi tant d'autres de cette réalité. On sait que M. Persichilli ne parle pas un mot français et qu'il a déjà écrit qu'il y avait trop de francophones au Parlement!
Enfin, la volonté d'Ottawa d'augmenter le nombre de sièges de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique à la Chambre des communes, va réduire encore plus le poids politique du Québec. Devant les protestations de Québec et pour éviter d'alimenter les souverainistes, les conservateurs ont promis qu'ils augmenteraient aussi le nombre de sièges du Québec.
Le NPD - et son nouveau chef - devront rester vigilant sur ce dossier, et s'assurer que cette promesse soit tenue.
P.S. On attend aussi avec impatience la compensation financière promise au Québec pour l'harmonisation de la TPS-TVQ.....À suivre.
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