mercredi 26 octobre 2011

Les primaires républicaines: un survol (1re partie).

C'est en janvier 2012 que se tiendront les primaires républicaines aux États-Unis. Le Parti républicain doit ainsi se donner un nouveau chef en vue d'affronter Barack Obama lors de l'élection présidentielle de novembre 2012.

Il s'agit d'un défi de taille pour le Grand Old Party. Au moment où ces lignes sont écrites, les sondages montrent qu'aucun des candidats à la chefferie du Parti républicain ne serait en mesure de battre Barack Obama dans un face-à-face. Cela est étonnant et inquiétant pour les républicains qui ne réussissent donc pas à capitaliser sur l'impopularité croissante du président démocrate. Le Parti républicain doit donc se trouver une nouvelle figure charismatique (la dernière étant probablement Ronald Reagan) pour affronter l'orateur hors-pair qu'est toujours M. Obama.

Je vous propose aujourd'hui un bref survol de trois des principaux candidats à la primaire républicaine.

Michelle Bachmann: À l'heure actuelle, c'est la seule femme à être dans la course, puisque la célèbre Sarah Palin (candidate aux primaires de 2008) a annoncé qu'elle ne se présenterait pas. Elle est actuellement représentante du Minnesota et près du groupe Tea Party, ce mouvement politique d'inspiration libertarienne qui abhorre tout ce qui provient de l'État.

On ne sera pas surpris d'apprendre que Mme. Bachmann promet d'abroger la réforme du système de santé d'Obama et refuse toute nouvelle hausse d'impôts. Mme. Bachmann a toutefois commis des bourdes monumentales en cours de route, notamment une déclaration où elle soutenait, sans aucun appui scientifique, que la vaccination des garçons contre le papillome humain causait des retards mentaux chez certains sujets. On a aussi appris que le mari de Mme. Bachmann était un psychologue qui offrait la guérison (!) aux gais par la prière.

Les chances de Mme. Bachmann sont presque nulles. Elle a certes des atouts, notamment sur le plan de l'image et de l'apparence (c'est une très jolie femme), mais ses maladresses rappellent celles de Sarah Palin, un mauvais souvenir dont les républicains veulent se débarrasser.

Rick Perry: Actuellement gouverneur du Texas. Il mise sur la récente croissance économique de l'État pour vanter son bilan. Il est très proche des idées du mouvement Tea Party. Il va jusqu'à prôner l'abolition totale de l'impôt fédéral sur le revenu et de la taxation sur le revenu et l'héritage. C'est aussi un fondamentaliste chrétien qui est allé jusqu'à organiser une journée de prière et de jeûne destinée à implorer l'aide de Dieu face à la crise économique actuelle! En tant que gouverneur du Texas, Rick Perry est très favorable à la peine capitale et a autorisé pas moins de 236 condamnations à mort depuis 2000, un record au pays.

Paradoxalement, ce ne sont pas les idées ultra-conservatrices de Perry qui lui nuisent le plus. Un dossier que ses détracteurs exploitent face à lui, c'est sa politique d'aide financière aux études des enfants immigrants sans-papiers. Une aberration pour un conservateur qui doit normalement adopter une ligne plus dure face à l'immigration.

Ses chances de l'emporter sont minces.

Ron Paul: Représentant de l'État du Texas. Parmi les figures près du Tea Party, c'est certainement lui qui a le plus de chances de l'emporter. D'une part, les sondages lui donnent une longueur d'avance sur Bachmann et Perry. D'autre part, il a remporté un vote symbolique et informel (ce qu'on appelle un Straw Poll) en Californie, à la convention républicaine de l'État. Son fils, Rand Paul, est sénateur du Kentucky est c'est le seul membre du Tea Party à siéger au Congrès américain. La famille Paul bénéficie donc d'un certain "momentum".

Ron Paul est un vieux de la vieille en politique. En 1988, il a été candidat aux élections présidentielles, à la tête du Parti libertarien. Il propose lui aussi un rôle minime pour l'État (réduction massive des impôts, abolition de la Réserve fédérale américaine, opposition au Patriot Act). C'est enfin un partisan de l'isolationnisme américain et il s'est opposé à la guerre en Irak et en Afghanistan.

Son expérience lui donne un avantage sur les deux candidats précédents. Mais est-ce suffisant pour vaincre les Gingrich, Romney et Cain?

Je ferai la présentation de ces candidats dans un prochain texte.

P.S. À noter enfin que ces trois candidats sont aussi fortement opposés à l'avortement.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire