mardi 11 octobre 2011

La saison des élections.

Rien n'illustre autant l'adage canadien des "deux solitudes" que lors d'élections dans des provinces ou territoires autres que la sienne. Au cours du mois d'octobre, huit élections provinciales se sont tenues ou vont se tenir, alors que nous en entendons très peu parler au Québec.

Pourtant, celles-ci ont une influence importante qui va au-delà de la seule politique intérieure provinciale. Elles peuvent en effet modifier considérablement les rapports de force fédéral-provincial. Stephen Harper suivait donc de prêt l'élection ontarienne du 6 octobre 2011. Si les conservateurs provinciaux de Tim Hudak l'avaient emportée - heureusement, ils l'ont perdue - Harper aurait complété un "tour du chapeau" et sa famille idéologique aurait été en contrôle des paliers fédéraux, provinciaux et municipaux (avec le conservateur Rob Ford à la mairie de Toronto). La légitimité de son gouvernement aurait été clairement solidifiée.

Je vous propose un bref survol de ce mois d'octobre chaud en courses électorales.

Saskatchewan: Les élections se tiendront le 7 novembre. On voit mal ce qui pourrait déloger le Saskatchewan Party (conservateur) du pouvoir. Le premier ministre Brad Wall est très populaire, auréolé de son récent succès d'avoir empêché (grâce aux conservateurs fédéraux) la vente de PotashCorp à des intérêts australiens. L'économie de la Saskatchewan est dopée par la montée importante du prix des céréales sur le marché et les électeurs cherchent la stabilité.

Territoire-du-Nord-Ouest: Les élections ont eu lieu le 3 octobre. Il n'y a pas de partis politiques dans ce territoire. Un assemblée législative de 19 élus a été choisie et devra prochainement se donner un nouveau premier ministre pour remplacer Floyd Rolant. La dévolution de pouvoirs additionnels reste un enjeu constant pour les territoires.

Yukon: Les élections se tiennent aujourd'hui. Contrairement aux Territoires-du-Nord-Ouest, les partis politiques existent. C'est le parti du Yukon de Darrell Pasloki qui est au pouvoir depuis 2002.

Terre-Neuve: Les élections se tiennent aussi aujourd'hui. Il s'agit d'un test important pour Kathy Dunderdale, qui a remplacé il n'y a pas très longtemps le très populaire Danny Williams à la tête de la province et du Parti progressiste-conservateur. Si les conservateurs semblent assurés de la victoire, il sera intéressant de voir si le NPD pourra former l'opposition officielle, ce qu'il n'a jamais réussit à faire dans cette province.

Île-du-Prince-Édouard: Les élections ont eu lieu le 3 octobre et avouons-le, ce n'était pas la course la plus palpitante. Ce sont les libéraux de Robert Ghiz qui ont remporté un gouvernement majoritaire. Son principal défi sera de s'attaquer au taux de chômage de la province, qui est supérieur à 11%.

Alberta: Les élections ont eu lieu le 1er octobre. Il s'agissait dans ce cas pour le Parti progressiste-conservateur déjà au pouvoir de remplacer le chef démissionnaire Ed Stelmach. C'est Alison Redford qui a remporté la course, une première femme à occuper ce poste. Selon toute vraisemblance, c'est une figure marquée moins à droite que son prédécesseur.

Manitoba: Les élections ont eu lieu le 4 octobre. C'est le NPD de Greg Selinger qui a remporté la bataille, formant un quatrième gouvernement consécutif. Les Manitobains sont heureux, les Jets sont revenus à Winnipeg....pourquoi changer une formule gagnante?

Ontario: Les élections ont eu lieu le 6 octobre et le libéral Dalton McGuinty a remporté la bataille. Son parti formera un troisième gouvernement consécutif (minoritaire). Du point de vue d'un francophone, il fallait clairement préférer McGuinty au conservateur Tim Hudak, qui ne parle pas le français et ne souhaite pas l'apprendre. McGuinty est un franco-ontarien et seulement le troisième premier ministre francophone hors-Québec de l'histoire du Canada.

La mauvaise nouvelle toutefois, c'est que McGuinty est un allié idéologique de Jean Charest et il a été élu alors que tous les observateurs le croyaient perdu. Charest doit se dire qu'il pourra faire pareil au Québec aux prochaines élections qui, malheureusement, ne se tiennent toujours pas à date fixe.

Au secours!

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