J'avais des attentes élevées envers le film "Les marches du pouvoir" (The Ides of March) réalisé par George Clooney. D'abord, les thèmes de la loyauté et de l'idéalisme en politique m'inspiraient et je comptais y voir des allusions intelligentes et mordantes à la présidence de Barack Obama. Ensuite, deux de mes acteurs favoris font partie de la distribution, en l'occurrence Paul Giamatti et Phillip Seymour Hoffman. Le film n'est certainement pas mauvais, mais nous sommes loin des classiques du cinéma politique américain du style de Wag the Dog ou encore All the President's men.
Un drame comme tant d'autres
Le film raconte l'histoire de Stephen Myers (Ryan Gosling), directeur de campagne du gouverneur Mike Morris (George Clooney), en pleine élection primaire démocrate dans l'État d'Ohio. Stephen est ambitieux, talentueux et loyal, jusqu'à ce que le directeur de campagne de l'autre candidat démocrate, Tom Duffy (Paul Giamatti) tente de le recruter dans son camp. Touché dans son orgueil, Stephen accepte de rencontrer Tom, pour être ensuite accusé de trahison par les membres de son entourage. À cette situation s'ajoute celle de la relation amoureuse alambiquée qu'entretient Stephen avec une stagiaire dans son équipe de campagne. On apprendra assez vite que cette stagiaire a aussi eu une relation avec le gouverneur Morris et qu'elle est enceinte de lui. Une réalité qu'il faudra évidemment cacher aux yeux du public.
Cette situation n'est évidemment pas sans rappeler le scandale sexuel dans lequel Bill Clinton a été plongé à la fin des années 1990 (le Monicagate). Il y a donc quelques clins d'oeil intéressants à cet égard. Il y a aussi quelques clins d'oeil à Barack Obama. Le gouverneur Morris est ainsi dépeint comme un idéaliste aux positions presque trop progressistes pour l'Américain moyen: il est athée, écologiste et pro-avortement. Il est la star montante de son parti et plusieurs se disent qu'il ne fera inévitablement que décevoir ses électeurs...Barack Obama n'est-il pas aujourd'hui dans une situation semblable?
Mais ces références à la vie politique actuelle sont trop rares et abordées de manière superficielle, voire naïve. Les dialogues manquent de mordant et de subtilité. On en apprend somme toute assez peu sur la politique, si ce n'est que pour nous présenter une série de clichés sur le cynisme et le machiavélisme qu'on y retrouve souvent.
En bref, un drame comme il s'en fait tant d'autres à Hollywood, à regarder sur lecteur DVD chez soi, une journée pluvieuse de novembre.
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