Je découvre en ce moment un véritable icône des lettres américaines: Norman Mailer (1923-2007). Icône car il a plusieurs romans à son actif, dont deux lui ont valu le prix Pulitzer: Les Armées de la nuit et Le Chant du bourreau. Mailer est reconnu pour être un auteur critique de la société américaine, dont les thèmes de prédilection sont la guerre, le crime et la violence. Son premier roman Les Nus et les Morts porte justement sur son expérience personnelle durant la Seconde Guerre mondiale.
Ces sujets ne sont évidemment pas très joyeux, mais c'est peut-être à l'image de l'auteur qui semble avoir connu des périodes difficiles dans sa vie, notamment celle où il agresse sa femme Adèle à coup de couteau, en 1960. Il fit par la suite un séjour de quelques semaines dans un hôpital psychiatrique.
Mailer ne fut pas seulement romancier, mais aussi essayiste et chroniqueur au Sunday Times et au New-Yorker. À la fin de sa vie, il était un féroce critique de l'administration du président George W. Bush.
Les vrais durs ne dansent pas
C'est à travers Les vrais durs ne dansent pas que j'entre dans l'univers de Mailer. Ce livre a été écrit en 1984 et a même été porté à l'écran (réalisé par Norman Mailer) en 1987. Je me promets de le regarder prochainement.
Les vrais durs ne dansent pas est un roman noir qui raconte l'histoire de Tim Madden, un écrivain paumé et alcoolique qui vient de se faire laisser par sa femme. Un matin, Madden se réveille avec une incroyable gueule de bois et découvre non seulement du sang dans sa voiture, mais aussi la tête coupée d'une femme blonde dans un champ où il cache normalement sa marijuana! Madden n'a aucun souvenir de sa dernière nuit et se demande s'il ne pourrait pas être l'auteur de ce crime sordide. C'est ce qu'il tente de découvrir au fil de l'histoire.
Pour faire un parallèle avec le cinéma, l'atmosphère qui se dégage de Les vrais durs ne dansent pas est semblable à celle du film Fargo (1996), réalisé par les frères Cohen. Un peu à la manière de Fargo, l'action du roman de Mailer se déroule dans un petit bled tranquille, Provincetown, où la plupart des habitants se connaissent de près et s'ennuient parfois un peu trop. L'univers de Mailer me fait aussi penser à celui d'un Charles Bukowski, en ce sens que les excès d'alcool, de drogues et de sexe occupent une place centrale.
J'ai adoré ce bouquin et vous le recommande donc chaudement. Je cours maintenant me procurer Le Chant du Bourreau, qui selon plusieurs serait son chef-d'oeuvre. Mailer y raconte l'histoire d'un meurtrier condamné à mort souhaitant être exécuté par fusillade (!) le plus tôt possible.
Et vous, avez-vous lu Norman Mailer? Quelles sont vos suggestions?
suggestion : L'équation africaine de Yasmina Khadra
RépondreSupprimerL'écriture du romancier tient le lecteur en haleine. Portrait du continent africain riche et original. aventure unique dans le monde de la piraterie...
le message qui en ressort, pleine d'espoir
lancien étudiant
Bonjour,
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce nom et ce roman.
Merci de me le faire découvrir.
L'Attentat de Y. Khadra est aussi un p'tit bijou : le chapitre sur Jénine est meilleur que la plupart des livres de spécialistes pour comprendre l'occupation de la Palestine...
RépondreSupprimerTu me donnes le goût de lire Mailer, que je connais seulement comme chroniqueur...
Décidément, le nom de Khadra est à retenir!
RépondreSupprimerJe viens d'acheter le bouquin.....c'est mieux d'être bon! J'ai hâte de le lire.
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