mardi 10 janvier 2012

Chantons Jacques Dutronc avec François Rebello.

Il y a quelques semaines, j'écrivais sur ce blogue que la CAQ (Coalition Avenir Québec) n'offrait pas de véritable renouveau et qu'elle s'apparentait plutôt à un mirage, notamment car il y a très peu d'idées innovantes dans sa plateforme et que son chef François Legault utilise habilement la langue de bois et la "wedge politics".

Avec l'arrivée de François Rebello à la CAQ, on a un autre bel exemple qui démontre à quel point ce parti ne fait qu'offrir aux Québécois du vieux vin dans une nouvelle bouteille.

Les transfuges en politique

François Rebello était jusqu'à tout dernièrement député péquiste de La Prairie. En quittant le Parti québécois, Rebello devient le troisième péquiste à rejoindre la CAQ, après Benoît Charette et Daniel Ratthé. Il donne ainsi un autre dur coup à Pauline Marois.

Les motifs qu'il a invoqués m'apparaissent peu convaincants. Il donne d'abord des raisons environnementales et estime que le passage vers des technologies vertes serait mieux réalisé par l'entrepreneur à succès qu'a été François Legault. Si je ne doute pas des convictions écologiques de Rebello, j'ai de la difficulté à comprendre comment il peut rejoindre une formation dont le plan d'action n'aborde aucunement les questions environnementales. Par ailleurs il n'y a pas si longtemps, Gérard Deltell s'opposait à ce qu'il y ait un moratoire sur les gaz de schiste au Québec

Ensuite, M. Rebello croit que la cause souverainiste serait bien servi par un gouvernement caquiste et que ce dernier serait en mesure d'établir un véritable rapport de force avec Ottawa. Or, la CAQ refuse explicitement de mettre la question nationale au centre des débats et le parti est truffé de fédéralistes convaincus, qu'il s'agisse de Charles Sirois ou encore de Gérard Deltell. La CAQ courtise même en ce moment Marlene Jennings, une ancienne députée libérale fédérale qui a appuyé la loi sur la clarté référendaire en 2000. Je vois donc mal comment la cause nationaliste pourrait avancer dans ce parti.

Qu'on me comprenne bien: je ne blâme pas M. Rebello. Je respecte l'homme et son parcours politique. Je peux aussi comprendre qu'on puisse être las du Parti québécois et attiré par le pouvoir. En politique, il n'est pas toujours condamnable d'être opportuniste. Mais qu'on ne me fasse pas croire que la CAQ est le parti du changement et des causes environnementales et nationalistes.

Enfin, accueillir des transfuges d'un autre parti correspond à une veille façon de faire de la politique. Les transfuges alimentent le cynisme des citoyens et consolident l'image que les politiciens ne pensent qu'à leur carrière.

Le véritable renouveau consisterait plutôt à faire adopter un projet de loi à Québec qui empêcherait un député de se joindre à un autre parti en cours de mandat. Le jour où la CAQ proposera une telle réforme, peut-être songerais-je à voter pour elle.

D'ici-là, chantons ensemble l'excellent hymne aux opportunistes de Jacques Dutronc.

3 commentaires:

  1. lilianne neveu riendeau10 janvier 2012 à 15:39

    T'es drôle et pertinent!!!!Je ne savais pas que tu connaissais Jacques Dutronc!!!!!!

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  2. point de vue pertinent.

    Jacques

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  3. Bravo pour ton article sur Rebello Félix! Ton analyse de sa démission est tout à fait pertinente. Les raisons qu'il a évoquées pour changer de parti m'apparaissent effectivement inventées sur le coup. Le plus drôle, c'est qu'il y a quelques semaines à peine, il se disait fidèle à Pauline Marois. Je rajouterais que la CAQ est un parti fédéraliste jusqu'à preuve du contraire. Ce parti politique, outre qu'il n'est pas souverainiste, n'est même pas nationaliste comme le prétend faussement Rebello; le chef a été clair sur ce point: il met la question nationale de côté pour au moins dix ans. Après dix ans? Hé bien, on verra!
    Nicolas Bourdon, Montréal

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