samedi 21 avril 2012
La démocratie au palais de justice
vendredi 20 avril 2012
Grève étudiante, fascisme et inflations verbales
La responsabilité du gouvernement dans cette escalade de violence est manifeste, puisqu'en refusant de négocier et en se réfugiant derrière le droit et la valse d'injonctions émises dans les derniers jours, il laisse la situation s'envenimer, voire encourage sa dégradation afin de discréditer le mouvement étudiant. Nicolas Bourdon, mon ami et collaborateur sur ce blog, publiera d'ailleurs prochainement un billet sur cette question.
D'une part, cela a pour effet de banaliser le sort de millions de personnes qui ont réellement vécu dans des régimes fascistes (Italie de Mussolini, Portugal de Salazar, Espagne de Franco, Allemagne de Hitler), au sens où je viens de le définir.
D'autre part, insister sur la fascisation de l'État québecois, c'est sombrer le même type de démagogie que le gouvernement ou certains chroniqueurs utilisent pour démoniser le mouvement étudiant.
Je suis le premier à être en colère lorsqu'on tente de discréditer tout le mouvement étudiant, alors que trois ou quatre écervelés saccagent le bureau de circonscription de la ministre Beauchamp. À cet égard, il faut voir et revoir la fameuse entrevue de M. Denis Lévesque, avec Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE, et le professeur à l'ENAP Christian Dufour, dans laquelle on tente d'alarmer tout le monde en évoquant le danger d'éventuels assassinats et en associant le discours de M. Nadeau-Dubois à celui d'un batteur de femmes. D'une disgrâce totale!
Je suis aussi le premier à trouver scandaleux que le premier ministre Charest tente d'associer les manifestations étudiantes à de l'intimidation, comme on peut en retrouver sur les chantiers de construction. Est-il besoin de rappeler que dans ce cas, ce sont la mafia et le crime organisé qui jouent un rôle central dans l'établissement d'un climat de violence? Faire une association entre ces deux situations est d'une irresponsabilité grossière.
Par contre, je trouve regrettable de laisser entendre que le gouvernement québécois agit à la manière d'un gouvernement fasciste. Ces associations m'apparaissent elles aussi exagérées, et je me demande à quel point ce genre d'inflations verbales (d'un côté comme de l'autre) contribuent, paradoxalement, à alimenter un climat de peur et de paranoïa susceptible de créer un terreau fertile à ce fascisme dont on semble craindre la résurgence.
Quand un enjeu social devient à ce point chargé d'émotions et de frustrations, c'est parfois la raison en entier qui fout le camp. Ce texte se veut donc un modeste effort pour tenter de la réhabiliter.
dimanche 15 avril 2012
Wikipedia: écueils, vertus et pertinence scientifique.
Félix-Olivier Riendeau
**( Je me permets cette semaine de partager avec vous un texte que j'ai rédigé il y a trois ans pour la revue des employés du Collège de Valleyfield. Il demeure à mon sens pertinent. )**
Le phénomène mérite qu’on s’y arrête. En 2005, le site Wikipedia.org, une encyclopédie « libre » en ligne, est devenu l’un des 25 sites web les plus visités dans le monde[1]. Cette popularité peut s’expliquer de la manière suivante : effectuer une recherche à partir des outils dispensés par le site Wikipedia permet d’accéder rapidement à une gamme impressionnante d’articles (de 2005 à 2006, le nombre d’articles est passé de 1.4 millions à 3.4 millions), ces derniers portant sur une gamme étendue de sujets, que ce soit un sujet relatif à la culture populaire ou encore à une thématique scientifique précise. Le terme wiki signifie d’ailleurs « vite » en hawaïen.
Les particularités du site Wikipedia sont les suivantes. D’abord, les articles de l’encyclopédie sont écrits de manière collaborative par tous les utilisateurs du site, c’est-à-dire qu’il est possible pour n’importe quel internaute (aucun statut de membre n’étant requis) de modifier à sa guise (moyennant certaines règles et recommandations) le contenu d’un article et ce, de façon instantanée. L’entrée de nouvelles données se fait de manière tout aussi rapide : lors de la fusillade du collège Dawson en septembre 2006, un compte-rendu des événements était disponible sur le site seulement une heure après le drame.[2] L’article, écrit par un étudiant en science politique de l’Université Concordia, était d’une qualité respectable et appuyé par des photos prises à l’aide d’un téléphone cellulaire.
Placés sous une licence de documentation libre (aucun droit d’auteurs ne sont associés à ces articles), il est possible de les copier ou de les reproduire, même commercialement. L’accès au site est entièrement gratuit et est supporté financièrement par la Wikimedia foundation, une fondation américaine qui a son siège en Floride.
Par ailleurs, on compte des versions dans 229 langues et le site Wikipedia s’engage à ce que les articles soient écrits en vertu d’une éthique de la neutralité du point de vue, c’est-à-dire que l’auteur ne doit pas prendre position face à une question, mais plutôt présenter différents points de vue de la manière la plus objective possible.
Enfin, Wikipedia, est davantage qu’une simple encyclopédie classique. On y retrouve un recueil de citation (Wikiquote), un dictionnaire (Wiktionnaire), une base de données de fichiers multimédias (Wikimedia Commons), un inventaire des espèces vivantes (Wikispecies) ou encore des nouvelles sur des événements d’actualité (Wikinews). Ces différents wikis fonctionnent toujours selon le même principe : tous les utilisateurs sont conviés à en enrichir les contenus.
Compte tenu de ces caractéristiques, un enseignant en vient à se poser la question suivante : doit-on permettre à un étudiant de citer un article trouvé sur Wikipedia en guise de source scientifique dans un travail? La pratique semble en effet devenue courante et il n’est pas rare qu’une dissertation de collégien réfère plusieurs fois à Wikipedia. La réponse que je donne à cette interrogation est la suivante : non. Précisons ici que ma position ne constitue pas une charge contre la consultation de ce site, mais de son utilisation à titre de référence scientifique. On verra en effet que Wikipedia n’est pas dénué de vertus pédagogiques.
Quelques écueils de Wikipédia…
D’entrée de jeu, rappelons qu’il n’est pas recommandé de citer un ouvrage encyclopédique dans le cadre d’une recherche ou d’une dissertation. L’encyclopédie sert à fournir les connaissances fondamentales et indispensables autour d’un objet, d’un événement, d’une personne, d’un fait…. L’encyclopédie, pour un chercheur, c’est un outil de débroussaillage ou d’orientation, pas une source en soi.
Sans entrer dans une longue discussion de nature épistémologique, rappelons que pour être considéré comme scientifique, une théorie devrait pouvoir être réfutable (Karl Popper). Dès lors, est considéré comme scientifique toutes théories qui offrent un potentiel de résistance à la réfutation. Lorsqu’un étudiant en sciences humaines s’attèle à la tâche de produire un travail de recherche, une dissertation critique, un compte-rendu de lecture ou même un essai, on s’attend normalement de lui qu’il précise les sources dont il s’est inspiré dans sa réflexion. Par exemple, s’il s’agit d’une dissertation critique dans laquelle l’étudiant expose un point de vue, le lecteur utilise cette référence pour valider l’information présentée ou pour approfondir une facette de la question discutée. En deux mots, le lecteur doit disposer de moyens raisonnables pour réfuter les faits ou les idées exposées.
Or, dans le cas de Wikipedia, il faut noter que les contributeurs sont bien souvent des amateurs anonymes (il n’est pas obligatoire de signer ses contributions) et qu’il est impossible d’identifier la véritable provenance de l’article, puisque celui-ci évolue constamment, au fil des modifications spontanées que les utilisateurs peuvent apporter. Ainsi, il est très difficile pour un enseignant de vérifier la pertinence de la source Wikipedia fournie par l’étudiant, car elle peut se transformer très rapidement et provient d’une source anonyme. [3] Bien sûr, le comité d’administrateur de Wikipedia recommande aux contributeurs de fournir des sources biographiques à l’appui des informations qu’ils présentent (ce qui est loin d’être toujours le cas) et se réserve le droit, selon certaines modalités, de retirer une page du site, mais aucun comité d’expert, d’universitaires ou de scientifiques ne passe en revue les articles diffusés sur le site.
Les conséquences sont fâcheuses, car il n’est pas rare de retrouver des erreurs de dates ou de faits sur Wikipedia.[4] Les administrateurs de Wikipedia admettent par exemple qu’un article sur une île inexistante, Porchesia, fut disponible pendant plus de dix mois sur le site, avant qu’on ne découvre la supercherie et que l’article soit supprimé. Dans le pire des cas, certains vandales se plaisent à trafiquer délibérément le contenu d’articles, notamment ceux qui traitent de sujets délicats comme la religion ou les guerres. Et même lorsque les faits présentés dans un article sont exacts et vérifiables, ces derniers sont souvent présentés de manière énumérative, sans les efforts de synthèse et de cohésion qui peuvent caractériser les encyclopédies classiques, comme Britannica par exemple.
Pour ces raisons, certains commentateurs taxent Wikipedia « d’anti-élitisme », c’est-à-dire qu’ils accusent le site de sombrer dans un relativisme décadent où la connaissance n’est plus issu d’un savoir objectif vérifiable par des experts, mais bien de traditions orales, culturelles où tous et chacun peuvent détenir une part de vérité.[5] Chaque contributeur devient un expert de son domaine, et il en revient aux utilisateurs du site d’évaluer la pertinence de l’article en question. Simple exercice de jugement, affirmera-t-on, mais de nombreux étudiants en sciences humaines n’ont pas le réflexe de vérifier, via une source alternative, les informations sur Wikipedia et en font leur source principale, voire leur source unique. Si un comité de personnes reconnues par leurs pairs avait évalué les textes, on pourrait à tout le moins se consoler à l’idée de la crédibilité de la source consultée.
…et quelques vertus!
Si l’utilisation de Wikipedia comme source scientifique apparaît problématique, il ne faut tout de même pas répudier cet outil qui possède tout de même certains mérites. Il me semble que le premier de ces avantages tient à l’accessibilité de l’information. Non seulement l’ensemble des sujets abordés est-il très vaste et rapide d’accès, l’idée de gratuité et de collaboration derrière l’entreprise wikipédienne a de quoi faire rêver les plus grands philosophes des Lumières. Ces derniers n’aspiraient-ils pas à la démocratisation du savoir, à l’autonomie des consciences et à la formation réciproque et fraternelle d’esprits rationnels? [6] À certains égards, nul doute que Wikipedia atteint cet objectif. En effet, qu’est-ce qui motive principalement un utilisateur à faire une contribution sur ce site, si ce n’est d’avoir l’impression de contribuer à une entreprise d’éducation gratuite du plus grand nombre, en déjouant le système capitaliste et individualiste des droits d’auteurs ou des brevets? Sur cet aspect, les administrateurs du site Wikipedia se plaisent à rappeler un vieil adage pour évoquer leur philosophie : Veritas filia tempori (la vérité est fille du temps). Même si un article peut s’avérer médiocre lors de sa rédaction initiale, sa qualité ne pourra selon eux que s’améliorer au fil du temps, grâce à un effort collectif de révision et de correction.
Par ailleurs, avant de supprimer une page du site (que ce soit en raison d’informations erronées, de sujets mal traités, de vandalisme…), les utilisateurs sont invités à débattre de l’éventuelle suppression sur un forum, dont le déroulement et les pages de discussion sont archivés. Si un consensus se dégage de ces discussions, la décision appartient alors aux utilisateurs, mais seul un administrateur peut rayer complètement un article de Wikipedia.[7] Dans le cas d’avis partagés, la page contestée est généralement maintenue en place. Encore une fois, difficile de nier les dimensions pédagogiques et démocratiques du projet. D’un côté, la discussion critique et rationnelle est encouragée, de l’autre, toute proposition claire et suffisamment articulée est retenue dans le débat, sans égard à l’âge, au sexe, à l’orientation sexuelle ou à la couleur de la peau (difficile, en effet, de considérer ces critères dans des échanges virtuels).
En bref, Wikipedia entretient un paradoxe sur lequel tout enseignant et étudiant se devra de réfléchir face à la popularité croissante de ce site et de toutes les sources d’informations en ligne. D’un côté, Wikipedia pourrait contribuer à la dégradation de la connaissance et de la culture, car il contribue au mélange des rôles traditionnels dans l’apprentissage : tous deviennent élèves et enseignants à la fois, tous deviennent éditeurs et lecteurs. De l’autre, Wikipedia est un outil puissant de démocratisation du savoir, rendant la connaissance accessible comme jamais auparavant.
L’avenir de Wikipedia
Un des fondateurs de Wikipedia, Larry Sanger, a considéré certaines des critiques formulées à l’endroit de l’encyclopédie libre, notamment celle sur l’absence de comité d’expert pour réviser les contributions, et est sur le point de lancer une nouvelle encyclopédie appelée à supplanter Wikipedia. Le contenu de cette nouvelle encyclopédie, du nom de Citizendium, sera édité par des experts et les contributeurs devront obligatoirement fournir leur nom et leur courriel.[8]
D’ici-là, il faut se rappeler que Wikipedia n’est pas un site internet à proscrire, bien au contraire. Wikipedia fait partie de ma liste de site favoris, et je me plais à y naviguer de temps à autre, appréciant la rapidité avec laquelle on peut passer d’un sujet à un autre. J’apporte aussi, de temps à autre, des modifications à certains articles, soit parce qu’une erreur s’y est glissé, soit parce qu’une explication mériterait d’être clarifiée.
Cependant, je continuerai de proscrire son utilisation par les étudiants dans le cadre de leurs travaux. D’une part, les étudiants doivent apprendre à faire de la recherche documentaire en bibliothèque et apprendre à travailler avec des ouvrages plus étoffés qu’un simple article Wikipedia. D’autre part, ceux-ci doivent comprendre que Wikipedia offre des faits bruts sur une question (en vertu de son éthique de la neutralité), mais n’offre pas de véritables analyses et de critiques d’un phénomène. Or, n’est-ce pas bien souvent à travers l’interprétation des faits que l’on parvient à se forger cet esprit critique et rationnel si cher aux philosophes des Lumières?
[1] Laure Endrizzi. L’édition de référence libre et collaborative. Le cas de Wikipedia, Cellule de veille scientifique et technologique, Institut national de recherche scientifique. Consulté le 29 décembre 2006, http://www.cafepedagogique.net/disci/cdi/72.php.
[2] Tristan Peloquin. « Terreur à Dawson. La fusillade en direct sur Wikipedia » in La Presse, jeudi 14 septembre 2006, p.A7.
[3] En fait, une option permet aux utilisateurs de voir toutes les modifications qui ont été apportées à l’article depuis sa création. Il serait donc théoriquement possible de retracer la source originale de l’étudiant, mais cela exigerait un travail fastidieux et inutile.
[4] Une récente étude de la revue scientifique Nature a montré que l’encyclopédie Wikipedia était moins fiable que l’encyclopédie Britannica. Sur 42 articles révisés, Wikipedia avait une moyenne de quatre erreurs par article, alors que Britannica en avait trois. La différence est sans doute peu importante, mais non-négligeable à mon sens.
[5] Laure Endrizzi, op.cit.
[6] Sur cette question, voir un intéressant débat mené sur le site de l’Encyclopédie de l’Agora : Marc Foglia et Chang Wa Huynh, Wikipedia : perspectives. Consulté le29 décembre 2006, http://agora.qc.ca/
[8] Fabien Deglise. « Wikipedia pourrait perdre son monopole » in Le Devoir, vendredi 10 novembre 2006, p. A1.
jeudi 12 avril 2012
Grève étudiante: l'attitude du gouvernement est irresponsable
Nicolas Bourdon
Dans les conflits qui ont récemment opposé le gouvernement Charest à des employés du secteur public, des négociations entre les deux parties ont eu lieu. Dans une manchette du journal Le Soleil du 25 juin 2010, on pouvait lire ceci : « Le gouvernement québécois et le Front commun des employés de l'État sont parvenus à un accord sur les salaires hier soir. » Les employés de l’État avaient effectivement obtenu une hausse salariale de 7% sur sept ans et un mécanisme d’augmentation salariale lié à la croissance économique. On se souvient que les infirmières avaient à l’époque boudé l’offre patronale ; elles avaient continué à négocier et elles avaient finalement obtenu des bonifications satisfaisantes selon l’aveu même de la présidente de la FIQ, Régine Laurent.
Quand on compare cette situation à celle que vivent présentement les étudiants, on constate que c’est le jour et la nuit. Qui sont les étudiants pour le gouvernement ? Des moins que rien ? Pourquoi a-t-il accepté de négocier avec plusieurs groupes de pression, alors qu’il refuse de négocier avec un mouvement qui compte à l’heure actuelle 170 000 étudiants en grève ?
En 2009, le gouvernement avait décidé de verser 19 millions de dollars pour mettre fin à la grève de sept semaines des professeurs de l’UQAM et l’État avait aussi consenti 200 millions pour secourir l’université qui avait engouffré des sommes astronomiques avec son funeste projet de l’îlot Voyageur. Pour les étudiants, le gouvernement refuse de concéder du terrain. La ministre Beauchamp a bien consenti une bonification de 21 millions au programme de prêts, mais ce sont les universités qui devront trouver cette somme à même leur budget.
Le gouvernement n’a jamais véritablement négocié avec les étudiants. Lors de la Rencontre des partenaires de l'éducation, en décembre 2010, les dés étaient pipés. Le gouvernement posait alors la question suivante aux participants : « Quel principe devrait guider la hausse des droits de scolarité ? » La Table des partenaires universitaires, qui regroupe des associations étudiantes et la Fédération québécoise des professeurs d’université, avait décidé de claquer la porte estimant avec justesse que le gouvernement avait pris une décision ferme. Il est donc faux de dire que des négociations de bonne foi ont eu lieu comme le répètent jusqu’à plus soif les ténors du gouvernement.
Il faut aussi rappeler un point qu’on oublie trop souvent : le gouvernement Charest a déjà imposé une hausse des frais de scolarité. En effet, les frais sont passés de 1668 $ en 2007 à 2168 $ en 2012, ce qui constitue une augmentation de 30 % en cinq ans. Jean Charest et sa ministre Line Beauchamp veulent imposer un changement idéologique majeur au système universitaire québécois qui, jusqu’ici, avait imposé des droits de scolarité peu élevés pour favoriser l’accessibilité aux études supérieures et pour limiter l’endettement étudiant. Le gouvernement a deux choix devant lui : soit il fait preuve d’humilité et il décide de négocier de bonne foi avec les étudiants, soit il décide de rester ferme et d’aller immédiatement en élections ; l’augmentation des frais de scolarité devrait alors être un enjeu électoral majeur. Dans tous les cas, la situation actuelle ne peut être réglée sans qu’il y ait eu un débat véritable.
Pour le moment, l’attitude du gouvernement est irresponsable. Selon la Fédération étudiante universitaire du Québec, le conflit actuel aurait coûté 95 millions en salaires versés inutilement et 25 millions en effectifs policiers. On ne compte pas ici le fait que plusieurs étudiants vont sans doute devoir abandonner leur emploi d’été et que d’autres ne pourront pas suivre de cours d’été à cause de l’entêtement du gouvernement. À chaque point de presse ou presque, la ministre Beauchamp tente de rendre les étudiants les seuls responsables de l’enlisement du conflit actuel ; elle devrait faire un petit examen de conscience et réaliser qu’elle porte une grande part de responsabilité en refusant de négocier.